L’écoresponsabilité du photographe

Tordons le cou a une idée reçue : la photographie numérique n’a pas résolu le problème de l’impact environnemental du photographe. En tant que photographe professionnel, Ghislain Bruyère cherche, au quotidien, à réduire mon empreinte écologique. Il semblait dès lors intéressant de partager certains constats et les solutions que l’on peut mettre en place pour améliorer les choses.

Les remises en question environnementales rencontrées par les photographes professionnels touchent (ou devraient toucher) les photographes amateurs. Certes, l’impact pris au cas par cas peut sembler minime, mais c’est l’addition de pratiques similaires qui démontre l’importance de la situation. En effet, grâce à l’amélioration de nos appareils photo, voire de celle des capteurs présents sur nos smartphones, nous sommes tous devenus (ou nous nous ressentons comme tels) des photographes semi-professionnels.

L’opposition photo argentique et photo numérique

Prendre des photos avec un appareil argentique ou un appareil numérique ne donnera jamais le résultat. Le débat n’est pas, ici, de déterminer lequel offre les meilleurs résultats, mais bien de réaffirmer que ce n’est pas tant l’appareil qui aura un impact sur l’environnement que l’utilisation qu’en fait celui qui photographie. La production des pellicules mais aussi le développement des photos nécessite le recours à de nombreux produits chimiques et matériaux non durables. À la décharge des adeptes de l’argentique, le coût oblige à être parcimonieux dans les tirages que l’on réalise.

 Ghislain Bruyère s’adonne exclusivement à la photo numérique, il sélectionne ensuite les meilleurs d’entre eux sur écran afin que le développement ne concerne que les images que l’on souhaite réellement conserver. Mieux vaut une belle photo que l’on admire régulièrement qu’un paquet de photos que l’on conserve au fond d’un tiroir. En outre, il est également important de confier le développement de ses clichés à un professionnel qui pourra mettre en place des process de recyclage des produits chimiques utilisés et montrera une gestion environnementale des déchets.

L’appareil numérique, le faux-ami environnemental

À l’instar du conducteur qui pense à tort supprimer son empreinte carbone lorsqu’il achète une voiture électrique, l’adepte de la photographie numérique doit se souvenir que la production de son appareil requiert beaucoup d’énergie et fait appel à des matières premières tantôt rares tantôt environnementalement impactantes. Il n’est pas rare de retrouver de l’or, du platine, du cuivre, de l’aluminium du plomb, mais aussi du nickel ou du lithium dans ces merveilles de technologies qui nous permettent de prendre de merveilleuses photos. Si l’énergie dépensée pour produire les appareils photo est indéniable, il est donc important de s’inquiéter de leur sort une fois que l’on considère qu’ils ne fonctionnent plus aussi bien qu’on le souhaiterait.

Lutter contre l’obsolescence programmée

Ghislain Bruyère privilégie toujours la réparation des appareils défectueux à leur remplacement. Une décision qui nécessite de faire les bons choix au moment de l’achat. En effet, même si une législation européenne peine à se mettre en place, il est primordial de savoir si, en cas de panne, le fabricant est en mesure ou non de produire des pièces de rechange qui éviteront de mettre tout l’appareil au rebut. Nombre de marques sont aujourd’hui conscientisées quant à ce problème, mais d’autres continuent à jouer sur l’obsolescence programmée. Est-il logique qu’il coûte moins cher de racheter un appareil plutôt que de faire réparer le précédent donc les caractéristiques répondent encore parfaitement à vos besoins de photographe, que vous soyez professionnel ou amateur ?

Mieux gérer la pléthore de photos

Si nous avons parlé du souci que peut représenter un développement massif de photos argentiques, il ne faut pas oublier l’impact que peuvent avoir nos photos numériques sur l’environnement. En effet, leur sauvegarde requiert, elle aussi, de nombreuses ressources. Que vous les conserviez sur un disque dur, des cartes mémoires ou dans le cloud, cela nécessitera d’une part une production des supports et, d’autre part, de l’énergie pour faire tourner lesdits supports. Et comme cela est inévitable – on ne prend pas des photos pour, ensuite, les effacer toutes – il est possible d’adhérer à une démarche plus responsable. Ainsi, Ghislain Bruyère ne conserve que les images les plus parlantes de son travail artistique. De même, il privilégie une sélection drastique des clichés à conserver en compagnie de ses clients. Une séance photo au sein d’une entreprise peut, par exemple, représenter plusieurs centaines de clichés. Parmi ceux-ci, certains présenteront d’emblée des défauts qui justifieront leur effacement. D’autres ne répondront pas parfaitement aux attentes du client. Là encore, ils peuvent être effacés. Au final, ce sont des centaines de photos qui ne viendront pas encombrer, chaque année, tant les serveurs du photographe que ceux du client.

Sans doute est-il difficile d’effacer les photos du petit dernier qui fait ses premiers pas, mais est-il besoin d’avoir cinquante photos de cette même scène ? En outre, réduire le nombre de photos sauvegardées permet le plus souvent de créer des compositions (albums, pêle-mêles…) plus facilement.

Un grand nombre de gestes importants

Mais devenir un photographe écoresponsable, c’est aussi adopter une série de gestes simples, mais efficaces lorsqu’ils sont répétés. Des exemples ? Utiliser des batteries rechargeables plutôt que des piles jetables, notamment pour son flash ou son appareil photo ; ne pas effectuer des centaines de kilomètres pour immortaliser un caribou alors que de nombreux cerfs nous attendent dans le bois à quelques kilomètres de chez soi ; avoir une saine gestion des inévitables déchets que l’on produit lorsqu’on effectue un safari photo…

Vous souhaitez recourir à un photographe professionnel mettant tout en œuvre pour réduire son empreinte écologique ? Prenez contact avec Focalice via son formulaire de contact.

Ghislain Bruyere